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Interview de Pascale Etchebarne : sophrologue / sexologue

Bonjour Mme Etchebarne, merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. En quoi consiste votre métier de sexologue et de sophrologue ?

Le métier de sexologue et la pratique de la sexologie s’adresse à tout le monde, femmes et hommes, de tous âges. L'objectif de la consultation est de vous écouter, de vous permettre de réduire, soulager la souffrance provoquée par une problématique ou un symptôme sexuel ; mais également de permettre à chacun et à chaque couple de trouver ses propres ressources et retrouver un équilibre en mettant en lumière le sens du désir, le plaisir, la sensualité, l’intimité, l’Amour…


Le métier de sophrologue et la pratique de la sophrologie peut vous permettre de retrouver équilibre et bien-être, apprendre à vous libérer du stress provoqué par l'environnement professionnel, social ou encore familial. Par la pratique régulière de la sophrologie, vous pouvez acquérir des solutions efficaces avec des méthodes douces et non invasives dans votre quotidien.


Pourquoi avoir choisi cette double étiquette? Quel a été votre parcours ?

Je suis allée vers cette double étiquette par ma pratique et expérience de terrain. Infirmière de formation initiale, j’ai démarré ma carrière en service de soins palliatifs, j’ai poursuivi en bloc opératoire pour me centrer sur les patients et moins sur les douleurs des familles. Au bout de quelques années, j’ai rejoint le monde de l’entreprise en tant qu’infirmière de santé au travail, et là, j’ai pris de plein fouet cette violence et douleur des salariés au quotidien. Je me suis intéressée à des solutions pour aider les collaborateurs à gérer leur quotidien et les conséquences qui peuvent mener au bloc opératoire pour cancer et soins palliatifs, et la sophrologie est arrivée dans ma vie. Je me suis formée, et je fais partie de l’équipe pédagogique dorénavant, au fil des prises en charge, j’ai constaté qu’il me manquait des outils et je me suid tournée vers le coaching de vie pour accompagner à surmonter des peurs, des croyances…., la vie avançant et l’actualité aidant, je me suis certifiée en EMDR-DMS afin d’affiner mes prises en charge au niveau des traumatismes émotionnels.


J’ai constaté au fil de mes consultations que le sujet du couple, de la solitude, d’une baisse de libido, des dysfonctionnements sexuels étaient souvent présents en affinant nos échanges et j’ai décidé de me former en sexologie humaniste afin d’accompagner les personnes et les couples dans leur épanouissement personnel et sexuel.


Tout naturellement, j’ai accompagné des couples dans leur projet d’enfant, ayant eu en tant qu’infirmière beaucoup de patientes pour des injections dans cet objectif.

Que vous apporte la double étiquette lors de la prise en charge de personnes avec des problèmes d’infertilité ?
Comment se complète les deux disciplines ?

Il s’agit pour moi d’un mariage réussi. L'association de la méthode sophrologique à la science de la sexologie obtient des résultats remarquables, en particulier au niveau des dysfonctionnements érotiques. L’accompagnement en alliant sophrologie et sexologie permet d’oser aborder ces problématiques, favorise la levée des blocages, fait parfois émerger des perturbations enfouies et permet l'identification du problème par des mots. Les couples en parcours PMA vivent leur intimité comme violée, avec le vécu d’examens intrusifs pouvant devenir un parcours éprouvant allant jusqu’à malmener la libido et les sentiments. Le caractère obligatoire et programmé de l’acte sexuel fini par rendre la chose détestable et tuer l’érotisme. Le « baiser utile » devient le quotidien, et le désir de grossesse devient l’essentiel mettant en second plan le désir et la libido. La disparition du désir peut aussi signer le désamour et provoquer la rupture. Cette chute de libido est une conséquence normale des traitements que les couples subissent.

En consultant un spécialiste durant cet accompagnement à la procréation, cela permet de s’armer en gérant son stress avec la sophrologie, préserver une bonne communication, et cela passe aussi par la sexualité : Apprendre à se détendre, à être à l'écoute de son corps pour favoriser l’envie de se reconnecter à soi-même et à l'autre.

Comment se déroule un suivi complet ? Quelles en sont les étapes ?


Les couples ont besoin de soutien à chaque étape. Dans un premier temps, je reçois le couple. C’est un moment de rencontre, où chacun va être libre d’exprimer son ressenti, sa souffrance. C’est un espace où la parole peut s’exprimer librement et en toute confiance. Dans ce parcours, le corps est médicalisé, malmené par les bilans médicaux, les différents tests, les fluctuations hormonales ; les injections pouvant avoir une répercussion sur la baisse désir, tant chez les femmes que chez les hommes. En parler est important, le parcours amenant à des moments de culpabilité, déception, colère ...

Les femmes souffrent dans leur corps et vivent les examens comme intrusifs, et les hommes peuvent se sentir atteints dans leur identité sexuelle. C’est pour cela que je propose de recevoir en deuxième temps les personnes individuellement afin de laisser la parole libre et donner des outils pour gérer les émotions et aider à retrouver une complicité de l’ordre de l’intimité et moins sur le plan médical pour éviter de transformer l’acte sexuel en acte de reproduction à faire sur commande. Parfois, seul un des membres du couple souhaite faire cette démarche, venir parler de son intimité et/ou de sa souffrance face à ses difficultés sexuelles.

L’accompagnement émotionnel se fera ensuite pour chaque étape : début du traitement, recueil de sperme et d’ovocyte, transfert, attente de résultats, résultats, etc. Tout d’abord, un accompagnement dans la gestion du stress est très important car présent tout au long du parcours : les couples ressentent un stress qui peut devenir intense, renforcé par le quotidien, les questionnements de l’entourage, les arrêts de travail parfois nécessaire. Je propose dans ces cas un travail sur la respiration, afin d’obtenir un corps détendu pour un mental paisible renforcé avec des séances plus spécifiques.

Certaines étapes réveillent des peurs (gestes médicaux, peur de souffrir, peur de l’échec…) qui forment un pêle-mêle dévastateur. Nous pourrons aborder ces peurs, et appréhensions par des techniques spécifiques et adaptés à chaque personne

La connexion ou reconnexion au corps peut également être difficile : les femmes peuvent rejeter ce corps qui les trahit et ne permet pas de donner la vie naturellement. La colère s’installe avec l’alternance de la tristesse…
Un travail de reconnexion au corps avec la sophrologie, la vision objective de son corps, le fait de prendre le temps d’écouter ses ressentis et ses sensations physiques vont permettre de reprendre confiance, se tourner vers soi et vers l’autre pour retrouver un désir de partage d’intimité sans l’objectif de procréation.
Je propose également de recevoir le partenaire car sur le plan médical, le parcours est plus simple mais au niveau psychologique tout aussi compliqué : chez l’homme, cela peut générer un sentiment de culpabilité et d’infériorité. Chez la partenaire femme, un sentiment de culpabilité également et d’impuissance.
La sophrologie permettra une diminution du stress, une prise de distance diminuant le sentiment de culpabilité, une vision plus positive et la préparation mentale des étapes clés. Le sommeil étant souvent impacté pourra aussi être amélioré.

Le couple est mis à rude épreuve pendant un tel parcours. Certaines personnes se rapprochent et d’autres s’éloignent. La prise en charge sophrologique et la discussion sexologique peuvent permettre un apaisement, de se recentrer et la possibilité de se retrouver rapprochent et d’autres s’éloignent. La prise en charge sophrologique et la discussion sexologique peuvent permettre un apaisement, de se recentrer et la possibilité de se retrouver. rapprochent et d’autres s’éloignent. La prise en charge sophrologique et la discussion sexologique peuvent permettre un apaisement, de se recentrer et la possibilité de se retrouver.


Comment préparez vous les couples à l’échec des traitements ?


Il est bénéfique pour le couple, de pouvoir en parler par anticipation, avant de commencer et en cours de traitement.
Cela permet d'évoquer les difficultés souvent inhérents aux traitements, renoncer au bébé fait sous la couette, à la fertilité naturelle que l'on croyait avoir, et à l'acceptation de l'aide médicale.
La démarche est souvent longue et complexe.
L’équipe pluridisciplinaire est importante dans la prise en charge, tels les ostéopathes, psychologue, acupuncteur…. Le support des proches est également très important, comme les ami(e)s pour faire la fête sans évoquer le projet par exemple.

Lien vers le site de Pascale Etchebarne : https://www.tobewell.fr/

Article publié par l'association de lutte contre l'infertilité "Les Cigognes de l'Espoir" Tous droits réservés